La Fenêtre
Christian Rau







Des souvenirs
Mise à jour en cours, décembre 2023 :

Ajouts de souvenirs et impressions, écrits des années 90 à 2000, souvenirs plus anciens...

et  les cahiers de souvenirs de ma mère,  Micheline Rau-Diaquin, dite familièrement "Manline":

Souvenirs des années 20 aux années 50 - Micheline Rau-Diaquin (mise en page A5)

Document téléchargeable et lisible sur une liseuse !

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Au Musée de Grenoble, 15 avril 1999

Il neige sur mes idées, il neige sur le musée.
Le blanc des salles fait écho au blanc du ciel, qui noie les façades colorées de petits flocons blancs.
A travers les baies vitrées, dans leur large transparence, s'ouvre un tableau naïf. Les tableaux du dehors prolongent ceux de l'intérieur : ceux du musée, et ceux de l'âme.
Turner est revenu, déversant sa pâleur sur les contours évanescents de Sainte-Marie d'en haut. Les lignes épurées du musée semblent relier la mémoire du passé à l'actualité si froide, si translucide,
qui se dilue de l'autre côté du miroir…

Un grand pas vers l’oubli ? - 21 juillet 1999

Trente ans jour pour jour après les premiers pas de l'homme sur la lune, le spectacle offert par notre satellite naturel me fascine toujours. Un simple regard dans une paire de jumelles dévoile sa surface perlée de cratères, craquelée, ou parfois assombrie par les plaines.

Je me souviens de ce grand jour. Nous étions à Saint-Jean-de-monts. Au petit matin, avec Yves Michel (Richard) j'avais quitté la bourrine de vacances louée par ma tante à l’orée de la forêt de pins, pour aller découvrir les premières images envoyées depuis le sol lunaire... C'était un petit bistrot. L'un de ceux qui ce jour-là avaient ouvert leurs portes aux aurores pour permettre aux estivants intéressés - ils ne l'étaient pas tous, loin de là ! - de partager la fièvre de l'instant. C’était une rediffusion (donc différée), très émouvante tout de même ! Les images n'avaient pas à l'époque la qualité, la netteté qu'elles auront au 21ème siècle. La télévision couleurs avait tout juste fait son apparition dans les vitrines à peine trois ans auparavant. Les silhouettes fantomatiques d'Armstrong et Aldrin évoluant sur le sol lunaire étaient encore un peu brouillées. Un direct spatial encore balbutiant, mais non moins captivant pour nous, humbles terriens en quête de rêve et de nouveaux horizons... Le sentiment de vivre ce "petit pas pour l'homme" qui fut un grand moment dans l'histoire de l'humanité.


30 ans plus tard, en 1999... On se souvient, mais on ne vibre plus.. La conquête, l'exploration, s'est terminée voilà plus de 26 ans. En vain, depuis des années, j'attends comme de nombreux adeptes de l'astronautique une relance des missions interplanétaires. Nous sommes loin du Lunar Roving Vehicle ou du Lunakhod soviétique. Pourtant, un voyage vers Mars semblait techniquement et humainement* possible depuis des années. L'homme renouerait t-il avec l'obscurantisme ?

L'occasion de l'éclipse totale de soleil de la fin de siècle donne lieu aux propos les plus fous de la part de prophètes commerciaux qui n'ont jamais su observer le ciel...

Une mane tombée du ciel, bien plus rentable que l'exploration de l'espace... autre signe d'un retour à l'obscurantisme : on met maintenant en doute la probabilité de découvrir d'autres civilisations dans l'univers. il faut dire qu'une telle découverte remettrait en cause des croyances religieuses et sectaires dont certains font leur fond de commerce. Trop dérangeant !

Ce soir, c'est pourtant une autre lumière qui me fait vibrer, beaucoup plus proche celle-là ! Depuis trois jours, aux alentours de 23h, je retrouve ma petite luciole au bord de la terrasse. Ses traits fluorescents attirent l'attention à plusieurs mètres de distance perçant l’obscurité du jardin. Deux bandes vert fluo surmontées de deux points : les yeux, prolongés de deux minuscules antennes. Miracle de la nature, fascinante réalité…

11 août 1999 - Eclipse totale de soleil

Le grand jour est arrivé.

Au départ, ce n'était qu'une date sur les éphémérides des astronomes amateurs. Comme elle me paraissait éloignée, cette date du 11 août 1999 !

Je m'étais contenté jusque-là d'observer des éclipses de Soleil partielles, rares, et peu émouvantes !

En 1986, l'éclipse de Lune - observée à Saint-Nizier-du-Moucherotte avec mes amis du Club Espace Astro de la Maison pour Tous de Saint-Egrève - m'avait impressionné par la beauté du phénomène. La lune obscurcie avait pris une si belle teinte cuivrée, trônant dans le ciel étoilé au-dessus des constellations de Grenoble, voie lactée tapie sur le fond de la vallée entre les noirs relief des trois massifs...

Je ne pensais pas cependant que cette éclipse solaire de fin de siècle prendrait les allures d'une communion médiatique, dans une société que je croyais blasée depuis longtemps. L'orchestration médiatique avait donc fini par conditionner les Européens, à électriser la foule. Malgré les inquiétudes d'un ciel couvert, les flots de voitures convergeaient vers la fameuse “bande de totalité” pour saisir l'émotion d'une “nuit” si éphémère.

Répartis dans deux voitures, nous eûmes des difficultés à nous insérer dans le flot de voitures quittant Arras, et lorsque nous eûmes rejoint les petites routes secondaires en direction de Corbie et de la vallée de la Somme, nous pûmes rapidement constater que toutes les routes étaient investies par les “chasseurs d'éclipse”. A l'approche du premier contact, les voitures s'immobilisaient déjà sur les chemins des champs, sur les hauteurs crayeuses si picardes… et des groupes de curieux se formaient, arborant déjà les fameuses “lunettes d'éclipse" ...

Nous préférions continuer notre route pour trouver un site adéquat. Ce fut un grand champ moissonné, sur le versant sud d'une colline dominant une jolie vallée. Deux ou trois voitures y avaient déjà pris place à proximité de grandes meules. Des haies de fourdrennes délimitaient le champ en aval, surplombant les andins sinueux d'un grand champ de lin. Un village se blottissait au fond de la vallée, sur fond de collines bien picardes. La vue restait dégagée à l'Est comme à l'Ouest . Installés confortablement dans l'herbe, ou sur des sièges pliants, nous commencions à scruter le pâle soleil entre les nuages serrés. Le spectacle avait commencé, mais la lumière blafarde du soleil s'accordait mal avec les puissantes protections solaires de nos “binocles d'éclipse”.

D'autres voitures vinrent se garer à proximité, originaires du Nord, de Belgique, de Grande-Bretagne, de la Haute-Marne, etc. Leurs portes ouvertes laissaient bientôt s'échapper les commentaires radiophoniques de l'événement. Pas trop gênants pour le moment, ils risquaient cependant de gâcher la poésie de l'instant presque nocturne tant attendu.

Nous regardions le soleil par intermittence, et malgré la couverture nuageuse encore très fournie, nous pûmes observer presque l'ensemble du phénomène. Quelques minutes avant l’heure H, la lumière n'avait encore que peu faibli. puis l'obscurité s'installa insidieusement. les cœurs battaient plus fort. Inquiétude palpable et magie du moment...

Le soleil terminait de s'éclipser, mais les nuages prêtaient main forte à la lune...

Puis très très rapidement - trop rapidement - le ciel s'obscurcit, prenant à l'ouest une teinte terreuse, un peu violacée.

Rapidement, nous grimpâmes en haut du champ pour échapper aux flots de paroles superflues déversés par les autoradios. Ôtant les lunettes devenues superflues, nous ne savions où porter notre regard. Tout était si irréel… Là-haut, la couronne du soleil irradiait les contours de la lune, et des lambeaux de soie nuageux s’effilochaient devant cette anneau magique. Il faisait nuit maintenant, comme une nuit de pleine lune dans un ciel indéfinissable. La rapidité de l'instant que nous aurions voulu éterniser ne laissait échapper que des exclamations chuchotées :

“c'est beau, c'est fantastique” c’est merveilleux, cette lumière… Ce qu’il en restait plutôt… rappelait les instants de vibration que Steven Spielberg sait si bien créer dans ses films. Non, nous ne rêvions pas Les lumières du village en bas dans la vallée, s'étaient spontanément allumées. mais déjà à l'ouest une tâche de ciel bleu d'été s'élargissait entre les nuages…


Les festivités du Millénaire (An 2000) - 19 décembre 1999

Des pistes de ski gonflables et une patinoire sont installées devant la Tour Effel et le Trocadéro autour d’un village savoyard… Lu ou entendu sur les médias : “Cinq cent tonnes de neige sont attendues, mais sont encore bloquées dans les Pyrénées à cause des intempéries…” Sans commentaire !

(2012)

Souvenirs de séjours à Bordeaux - Carbon-Blanc.

Une grande maison de maître, grise, pleine de pièces et de fenêtres… Un grand parc où se jouaient nos aventures. Une vieille carriole pour jouer à l'autobus, le jeu de croquet installé sur les pelouses ou dans les allées, des arbres mystérieux. Un moulin en ruine au fond du parc, sur le tertre duquel nous nous donnions en spectacle dans les sketchs du permis de conduire où de la Farce du cuvier. Le chai à l'odeur si caractéristique, et le hangar où mon oncle Michel rangeait sa traction avant noire...

Derrière le parc et la maison, les champs de hautes herbes où flottaient parfois des odeurs de feu de bois.

La rue de village qui menait au centre de Carbon-Blanc. Je me souviens d'une fête du 14 juillet avec la retraite aux flambeaux et la course au sac.

Le grand salon accueillait les parties de cartes et les mélodies entraînantes du piano.

Je me souviens du grand pont de pierre qui franchissait la Garonne (ou peut-être était-ce la Gironde ?), des parcs de la ville et de leurs bassins. Philippe y était tombé un jour où il s'était trop penché pour donner du pain aux canards. Il y avait aussi les promenades sur les digues ombragées de la Garonne (Gironde ?). Les énormes masses colorées des cargos progressaient lourdement et lentement derrière les arbres dans un ronronnement mécanique, communiquant leur vibration aux rives..

Je me souviens des excursions à la piscine en plein air de Saint-André-de-Cubzac. Mon oncle Michel nous emmenait dans sa traction noire. La voiture franchissait plusieurs ponts métalliques après avoir traversé des paysages viticoles du médoc. J'avais encore très peur de l'eau à cette époque, mais je me verrai longtemps dériver avec mes cousins et cousines Richard sur de gros pneus noirs faisant office de bouées ou de radeaux. Je revois aussi l'ascension de la dune du Pilat, et le site de Saint-Emilion avec ses caves et ses toits.

C'est aussi dans les grandes chambres de La Maison de Carbon-Blanc que j'ai vécu mes plus grandes frayeurs de nuits d'orage.

Brumes de Fiancey (2012) ?

Les plumeaux de brume s'échappent de la surface cotonneuse du lac de Fiancey, s’effiloche en dépassant ceux des roseaux. un foulque glisse sur la nappe paisible. Sa progression est rythmée par ses petits claquements caractéristiques. Un héron cendré s'envole, et le battement de ses grandes ailes rompt momentanément la chape de silence alourdi qui se referme aussitôt.


Intensification - Le mot du mois d’avril 1999 (guerre du Kosovo)


Chaque jour la pluie s'intensifie

La neige s'intensifie,

Le froid s'intensifie,

Au Kosovo le temps se fait caution...

L'OTAN s'est fait caution.

Les frappes s'intensifient,

L'exode s'intensifie,

Le marché (des armes) s'intensifie.

Le marché (des changes) s'intensifie,

Et se diversifie,

L’info se falsifie

Ne nous y fions pas : seuls les "sales" s’y fient…   Vérifions donc !



Emotions  et  souvenirs…   "à  la  Pérec"

 

Samedi 13 mars 2010

Je suis profondément triste cette après-midi. 

Mon chanteur préféré, le chanteur qui a ensoleillé ma jeunesse, qui m'a fait vibrer au son de sa voix chaude, ses mots tantôt émouvants, tantôt provocateurs, Jean Ferrat est mort aujourd'hui à Aubenas. 

Jusqu'à mon dernier jour, ses quelques 200 chansons resteront dans mes souvenirs. Ses textes et mélodies restent ancrés dans ma tête à jamais, ainsi que les merveilleux accompagnements de l'orchestre d'Alain Gorraguer

J'ai eu la chance de le voir et de l'écouter au théâtre d'Arras, ainsi qu'au Palais des Sports à Paris en 1972.  Je suis allé me promener à Antraigues, la commune où Jean s'est établi dàs 1964 près de Vals les Bains ("Pourtant, que la montagne est belle !...") 

Combien de fois , dans des moments difficiles me suis-je raccroché à la chanson - magnifiquement interprêtée par Isabelle Aubret (à qui elle était dédiée) - "C'est beau, la vie"...  Le seul timbre de sa voix m'emplissait d'aise, et m'émeut toujours autant aujourd'hui.

Merci à Jean-Raymond, qui me l'a fait apprécier dès ses débuts. 

Vers 1964, je le voyais pour la première fois à la télévision (noir et blanc) chez des amis, à la campagne. Il chantait alors "Nuit et brouillard", lui, Jean Tenenbaum de son vrai nom, dont le père mourut déporté à Auschwitz.  Les paroles m'avaient marqué : "Je twisterais les mots, s'il fallait les twister, pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez !". 

Des airs et des textes inoubliables, en quantité :  "Ma Môme", "La Jeunesse", "Potemkine", "Ma France", "A Brassens", "On ne voit pas le temps passer" (chanson du film de René Allio "La Vieille dame indigne"), "Cuba Si", "Camarade", "la Commune", "La femme est l'avenir de l'homme"...

En mai 1968, j'écoutais souvent "En groupe, en ligue, en procession". Quand il n'interprétait pas ses propres textes, Jean Ferrat mettait merveilleusement en musique les poèmes d'Aragon, d'Henri Gougaud et de son ami Guy Thomas.  De nombreuses chansons font  partie du plus beau patrimoine de la chanson française, au côté des chansons de Georges Brassens, Jacques Brel et quelques autres très "grands" chanteurs.  

En 1975, obligé de faire mon service militaire, alors que le statut d'objecteur de conscience m'aurait exclu à jamais de  la fonction publique, je fredonnais dans ma tête"Caserne" de Jean Ferrat...

D'accord, il y a encore quelques bons chanteurs, mais à mon avis aucun n'arrive à sa taille. Voix éteintes (je ne nommerai personne, mais vous l'avez reconnue), fausses, râpeuses ou criardes, rythmes abrutissants, répertoires assez pauvres, répétitions stériles... et un souci d'affichage et de médiatisation avant tout le reste : voilà le credo de bien des « artistes » actuels, qui occupent le terrain. Il est en tout cas assez rare que mélodie, rythme, accompagnement, voix et richesse du texte, de l'émotion ou de l'engagement soient simultanément au rendez-vous comme chez Jean Ferrat. 

Je suis un peu rassuré, en ce triste jour, de constater que Jean Ferrat n'était pas vraiment oublié malgré sa discrète et longue retraite ardéchoise, que l'engagement politique de l'auteur-compositeur-interprète n'a jamais cessé, jusqu'à son soutien du Front de Gauche aux élections régionales (demain !).   Les nombreuses réactions sincères et attristées qui s'affichent sur la "toile" et les radios m'aident à surmonter une profonde tristesse. C'est un signe de reconnaissance d'un talent qui se fait rare à ce niveau. 

Mais qui sait... un nouveau « grand » chanteur est peut-être sur le point d'éclore pour nous aider à surmonter les maux du siècle ?

En attendant, avec moi, (re)découvrez, écoutez, réécoutez et entonnez les chansons mélodieuses ou (et) engagées de Jean Ferrat !  Son chant est un ruisseau, son chant est une mûre !

   

Je me souviens...                   (quelques souvenirs en vrac …)

 

 
Je me souviens du roucoulement des tourterelles lorsque la fenêtre de la "chambre bleue" s'ouvrait largement sur les jardins séparés par les hauts murs de briques (Amiens)

 

Je me souviens de l'Année scolaire qui me semblait durer une éternité, malgré les vacances d'été qui se prolongeaient en septembre...  (Arras, années soixante...)

 

Je me souviens d'une feuille d’arbre restée verte tout l'hiver.

Nous l'observions depuis notre salle de cours de l'université Fürstenberg, à Münster (Westphalie, hiver 1973-74)

 

Je me souviens d'un printemps particulièrement précoce. Début février 1974, les arbres étaient en fleurs à Münster (Westphalie)...

 

Je me souviens de mon unique tentative de pêche à la ligne, à Gréoux les Bains. Je pêchai alors une... vieille godasse !

 

Je me souviens des premières télévisions en couleurs proposées dans les vitrines D'Amiens lors des Jeux Olympiques de Grenoble, en février 1968. Les couleurs criardes semblaient courir après les joueurs de hockey sans jamais parvenir à les rattraper !

 

Je me souviens de Mai 68 et de ses promenades à vélo : j'avais à peine 15 ans à l'époque de ces "vacances révolutionnaires" !

 

Je me souviens d’anciens voisins de mes parents, une famille nombreuse sympa et folklo. Le grand fils utilisait son jeune frère comme esclave : il lui faisait creuser un souterrain sous le jardin (milieu des années 60...)

 

Je me souviens d'une rencontre avec Albert Ducrocq avant de passer mon oral du concours de SASU, à Paris en mai 1979. Albert Ducrocq m'avait appelé à Arras pour m'associer à son "grand projet" SETI . Je l'attendais dans l'entrée des studios d'Europe N°1, où il m'avait donné rendez-vous. Je fus d’abord  salué par Jacques Martin ( j'admire cette faculté de donner l'impression à toute personne de son public potentiel qu'on la connaît personnellement... )  Albert Ducrocq arriva enfin, avec son grand imperméable gris. Il m'emmena au bistrot du coin où il me paya un chocolat chaud, me présentant les grandes idées de son projet. C'est également ce jour là que je l'invitai à notre prochaine exposition d’ Arras, et que je lui proposai mon article sur l'Inde et l'Espace pour le faire paraître dans Espace et Civilisation. C’est ainsi que je retrouvai mon nom quelques semaines plus tard dans un numéro spécial (Vie extraterrestre) de Pif gadget

 

Je me souviens du temps où lorsque nous allions rendre visite à Mémé, nous emportions avec nous une lettre de maman, et vice versa.  Ces lettres assez longues parlaient un peu de tout : des enfants, de la santé, de l’actualité, du temps, du jardin, des projets et de menus détails - beaucoup plus terre à terre, comme le prix des asperges, de la laitue ou des choux de Bruxelles sur le marché.  La lettre remplaçait alors toutes les banalités qui se disent maintenant par téléphone ou texto... mais c’était autre-chose, de plus chaleureux…

 

Je me rappelle que mes parents ont eu le téléphone très tard : l'année de mon service militaire à Thionville, fin 1975, je crois. J'avais 22 ans. ils n'ont eu la télévision qu'en 1967 (j'avais quinze ans), et la télévision en couleurs en 1978 (j'avais 25 ans).

 

Je me souviens du lait tiède distribué dans le hall de l'école lorque je devais avoir neuf ou dix ans. Très souvent lorsque je bois un verre de lait, l'odeur et la saveur me ramènent à cette époque : il y a une quarantaine d'années...

 

Je me souviens de la boule de verre à facettes qui surmontait le montant en bois tourné par lequel débutait l'escalier de mémé. ( Il faisait face au porte-manteaux )

Je me souviens aussi du gros poste de radio à lampe monté sur le meuble à tiroirs qui séparait dans la cuisine la porte du couloir de celle de la salle de séjour. Le tiroir supérieur recelait la boîte en fer contenant les plaques de chocolat noir (du Suchard, je crois). L'odeur de cette boîte est encore très présente à mon esprit.

 

Je me souviens de mes occupations favorites, lorsque j'avais (sept ans) ? -  Il y avait ce jeu de construction (cubes de bois) qui me voyait faire des prouesses de patience architecturale. Mais aussi - dans l'arrière-cuisine de mémé – « jouer à l'eau ». Mémé sortait tout ce qui pouvait contenir, verser, conduire, filtrer l'eau : dinette, passoire, gobelets, entonnoir, flacons... et je pouvais m'occuper des heures ainsi, à doser, transvaser, agiter, remplir, faire mousser, verser...

 

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