Humeurs, et "coups de gueule"
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30 décembre 2020 au 27 mars 2024
Mars 2024 J'ai
eu ce mois ci un gros coup de blues. et j'ai eu besoin de me
défouler sur un domaine qui en était
majoritairement la cause. Un mal être et une révolte
contre l'emprise grandissante des smartphones et des réseaux
sociaux sur un entourage passif - se croyant actif - de plus en plus
phagocyté par cette tendance catastrophique.
Un endormissement des conscience et un isolement de plus en plus grand de celles et ceux qui refusent cette emprise. Je me suis amusé à préparer un gag du 1er avril 2024 (donc un "poisson") sur la protection des ringards dont j'ai bien conscience de faire partie... Je lis actuellement un ouvrage très bien documenté sur le sujet, publié par l'association Agir pour l'Environnement : Numérique - (collection : On arrête tout et on réfléchit !) de Yves Marry - ISBN 978 2374 254333 - Ed. Rue de l'Echiquier - Paris 2024 Il explore les diverses stratégies de résistance que l'on peut opposer aux drames qui s'accumulent et qui ne font que corroborer toutes les craintes que j'exprimais dans mes anciens "coups de colère"... |
Janvier 2023 Au Jeu des Mille Euros (France Inter) un jeune se destinant à Science-Po était incapable de compléter la citation "Rien ne sert de courir..." A dix-huit ans, adepte des jeux vidéo et d'une certaine "culture" actuelle, il n'avait jamais entendu la citation de Jean de La Fontaine. Il a tout de même tenté une réponse : ..."il suffit de marcher "! Ceci n'est qu'un petit exemple des générations d'illettrés que nous sommes en train de fabriquer à grand renfort d'applications , d'immédiateté, de clics et de réalités virtuelles. Tout le monde semble devenir sourd et indifférent aux revers pourtant prévisibles de ces nouvelles tendances. Mais personnellement, ça me donne la nausée. D'où ce petit défoulement que je me suis autorisé en changeant le texte d'une célèbre chanson de Jean Ferrat (chanson du film "La Vieille Dame indigne") : "On ne voit pas le temps passer". Sans trop me creuser la tête, voici la variante que j'ai rédigée en essayant de respecter un peu la structure et le rythme du texte d'origine... |
Je crois qu'je préfère mon passé Christian Rau On
est content, on gagne du temps Y'a
même plus b'soin de penser Oui,
après tout, à quoi ça sert ? |
Gospodine Poutine… UKRAINE - 2022 Vous vouliez le pouvoir ? Vous avez le pouvoir... Pour arrêter la guerre Et épargner la Terre ! Vos prétextes du Donbass, Pour faire ainsi main basse Sur un pays blessé, Mille fois martyrisé… Triste passé : l'Ukraine A connu la famine, Et autres génocides Sur les traces de Staline ! Non, vous ne serez pas Un “petit père des peuples”, Mais celui qui dépeuple Vous ne gagnerez pas ! La Solidarité Des peuples libérés Vous ennuie, vous embête. À l'époque d'internet, Pour faire rimer Poutine, Vous nous laissez des ruines Et au peuple d'Ukraine Vous apportez des chaînes ! Régner à perdre la raison, Régner, ne savoir que détruire… Vous salissez l'âme russe (Aidé des biélorusses). La liberté vous gêne ? Vous semez la gangrène Une campagne inhumaine Sur les terres de l'Ukraine ! Vous brandissez la haine La menace nucléaire La folie vous éclaire La violence vous déchaîne. Où sont les idéaux ? Écrasés aux sabots Où est l’humanité ? Par pitié, arrêtez ! C. Rau, 4 mars 2022
_________________ GRRR… Vous avez dit “savoir vivre avec son temps” ? (30/12/2020)
Comment des gens cultivés, qui se croient donc intelligents, peuvent-ils accepter, accompagner, voire encourager des moyens de communication ou la médiocrité, l’immédiateté (donc l’absence de réflexion sérieuse) et la superficialité règnent en maîtres : je pense à Twitter, Facebook, Instagram et autres enfantillages qui - de surcroît - dépensent une énergie colossale dans des interactions qui n’ont vraiment rien d’indispensable. Il en va de même avec de nombreuses applications pour smartphones. Si le cerveau se ramollit et s’endort derrière des “applications” censées réfléchir à notre place, jusqu’où descendra le QI moyen ?
Cerise sur le gâteau, ces mêmes “pseudo-intellectuels” dénoncent des conspirations de nos dirigeants qui nous “fliquent”, mais ils sont les premiers à foncer tête baissée dans la moindre application qui leur facilite la tâche en les cataloguant de façon bien plus inquiétante au profit des lobbies commerciaux mondiaux. Le point de non retour est maintenant dépassé et l’heure de la bêtise collective a sonné !
Vous avez dit “le monde d’après” ?
Je sais ce que l'on ne manquera pas de me rétorquer. Je ne regrette pas nécessairement le passé, qui a connu des époques déplorables, misère, inconfort, épidémies, guerres, pollutions, destructions diverses. Je ne nie pas non plus les avancées que constituent l'électricité, l'eau courante, les équipements sanitaires, les vaccins, les progrès de la médecine, la lutte contre les discriminations, l'internet et des milliers d'autres avancées irréfutables... Mais avec les technologies de pointe dont nous disposons maintenant, on pouvait espérer mieux pour la planète et ses habitants. Des avancées scientifiques indéniables pour l’humanité ont été enregistrées, et des chercheurs tentent de venir à bout de bien desproblèmes. Mais les modes (tendances devons-nous dire maintenant !) n’ont rien à voir avec le “progrès”. Elles l’utilisent dans ce qu’il y a de plus dégradant pour l’être humain : sa mutation à marche forcée en un peuple mutant de “robots” qui ne connaîtraient plus la nuance, la subtilité, le sentiment, la conscience, le don de soi, l’originalité, la créativité, la gentillesse, l’altruisme (sans affichage) et surtout la lenteurnécessaire à la réflexion. Qui n’a pas déjà “cliqué” bêtement sur une “émoticône”, au lieu d’exprimer sa réaction par des mots chargés de sens et de nuances ? A quoi m’avance-t-il de récolter en quelques minutes 150 “like” suite à la publication d’un album photos sur un réseau dit “social” ? Trois ou quatre commentaires avisés et bien rédigés, imprégnés de poésie, de reconnaissance parfois, ou même de sens critique, me satisferont infiniment plus que ces centaines de réactions immédiates à des “vues” trop rapides et souvent superficielles. L’image, comme la lecture, n’est pas faite pour être consommée à la louche, jugée à la va-vite, et oubliée aussitôt, après avoir généré des consommations d’énergie disproportionnées … Elle exige un certain recul, une méditation, donc une pause.
GRRR...
La “5 G” ?
G comme… gabegie, gâchis, gadget, gaminerie, gaspillage ou encore… G comme gaga, galère, gangrène, glaucome, gliaume, gouffre, grappin, grignotage ? Grrr !
Pendant ce temps, le déploiement de la fibre est en standby…
GRRR… Assez de cette mode débile qui consiste à prononcer de travers les sons ô et le o ouvert, en les inversant . On entend couramment
La vallée du Ronne (au lieu de Rhône) , un smartphône, le rolle (le rôle),
cela devient insupportable et systématique chez certains intervenants ou journalistes de France Inter. Quand ce sont des prononciations locales, passe encore... mais quand c'est pour faire "tendance", là, vraiment non !! Une nouvelle "tendance" ??
Décidément, il devient ringard d'apprécier
les richesses d'une langue...
GRRR…
Est-il normal qu’un couvre-feu tolère la sortie de tous les propriétaires d’animaux domestiques pour leur faire assouvir leurs besoins naturels ? La journée ne suffit-elle pas pour les laisser consteller nos trottoirs et espaces verts de crottes horribles et nauséabondes ?
GRRR… Combien de mois le gouvernement va-t-il considérer - en cette période de pandémie de CoVid - que la culture n’est pas un bien indispensable et que les cinémas constituent un lieu de contamination potentiel, même avec des jauges et distanciations très respectées, alors que les hypermarchés ne sont pas inquiétés ? |
Je viens de rejoindre l'appel Avaaz pour montrer aux terroristes et extrémistes de tous bords que la société française restera unie face à la barbarie.
Soyons des milliers, (des millions !) à affirmer notre détermination !
Ce sera le meilleur hommage que nous puissions rendre à l'immense courage de nos dessinateurs et chroniqueurs sauvagement assassinés.
Les mots peuvent être forts, mais les dessins de presse sont encore plus indispensables dans ces circonstances !
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L’Homme, ce mutant (2012)
La science-fiction n'en est plus une. La technologie n'arrive plus à m'émerveiller lorsqu'elle nous asservit chaque jour davantage. Certes, les avancées technologiques positives sont indéniables, des progrès de la médecine aux télécommunications en passant par les gains énergétiques et la magie du numérique…
Ce qui m'inquiète chaque jour davantage, c'est que nous nous asservissons lentement, et que la communication immédiate étouffe la communication réfléchie.
L'immédiateté dont nous avons tous rêvé vient tuer nos rêves.
À quoi cela sert-il d'engranger des photos immédiates, si nous ne savons plus leur donner un sens et les communiquer à bon escient aux personnes qui les apprécieraient le plus ? Les personnes âgées qui n'ont pas acquis cette maîtrise technologique du numérique, doivent-elles en être privées ? L'immédiateté entraîne une certaine paresse qui détruit une communication sensible, donc humaine. ceux et celles auxquelles on communique le plus rapidement nos images immédiates sont ceux et celles qui en ont le moins besoin, étant déjà acquises à ces technologies.
Mon agacement va grandissant sur la mode du "Développement durable" dont se gargarisent un peu facilement nos décideurs. Le "développement" me semble souvent trop lié à la notion de croissance, qui n'est pas vraiment compatible dans la durée avec la sauvegarde de notre planète bleue !
Il reste des sujets tabous, car complètement liés au commerce. je n'entends que trop rarement condamner la multiplication des 4x4, des piscines, des climatisations et des illuminations (plublicitaires ou festives) exagérées des villes. Ces exemples sont pourtant nocifs pour notre atmosphère, notre qualité de vie, nos réserves d'eau, d'énergie etc.
L'un des derniers reportages de Yann Arthus Bertrand sur la planète en danger (fort beau et intéressant au demeurant !) s'est terminé par la présentation complètement ridicule ( à mon avis) de "la maison idéale".
Au-delà d'indéniables caractéristiques favorables à notre envirinnement (chauffe-eau solaire, pompe à chaleur, géothermie, puits de lumière pour limiter l'éclairage artificiel, plusieurs aspects essentiels avaient été négligés...
On nous montrait une villa sur un large terrain.
Quel espace retera-t-il à la nature sauvage si tous les habitants de cette Terre acquièrent ce type de terrain ?. Quelles surfaces faut-il asphalter, bétonner pour installer ces lotissements et y accéder ?
La villa était un modèle d'isolation...
Ce qui veut dire qu'une aération mécanique était nécessaire en compensation (pas un mot là-dessus !). Elle était dans un lotissement visiblement éloigné de tout !
Aucun service ni commerce, pas de transports en commun : d'où la nécessité de recourir à la voiture pour effectuer ses achats, se rendre au travail et mener les enfants à l'école. Bravo pour la pollution indirectement générée ! Pas de piste cyclable ni de chemin piétonnier en vue...
On nous flattait les matériaux utilisés et... le chauffage au bois.
Bravo encore pour la protection des forêts, sans compter les émanations de dioxine...
Oui aux poêles à granulés, non aux foyers ouverts régulièrement utilisés !
J'avais nettement l'impression que cette villa "modèle" était avant tout destinée à faire vendre des installations très à la mode, donc à faire tourner un certain type d'économie qui se développe hypocritement au nom de la sauvegarde de notre planète mais qui - vu d'un peu plus près - doit comme tout le reste constituer avant tout une jolie source de profit !!
J'ose espérer que cette villa témoin n'avait pas la prétention d'être classée "HQE", c'est à dire "Haute Qualité Environnementale"....
Il ne manquait plus qu'une piscine et un gros 4x4 garé devant pour compléter le tableau !
Les solutions ne manquent pourtant pas pour tenter de limiter les dégâts. Le télé-travail ou les zones d'activités rapprochées, des commerces de base de proximité, les circuits courts (on peut acheter moins, mais mieux, donc pas forcément plus cher au total ! Des infrastructures scolaires facilement accessibles, des transports en commun attractifs, des pistes piétons-cycles (des vraies ! Pas les vulgaires "bandes cyclables" qui ne donnent pas du tout le sentiment de rouler en sécurité... L'énergie solaire, géothermique, éolienne... Mais avant tout, ce qui est important, c'est notre façon de vivre et d'économiser réellement notre planète. Ce ne sont pas les logiques commerciales qui pourront nous sauver, sauf si celles-ci sont construites sur de réels soucis environnementaux. Les choix politiques - pour lesquels nous avons encore un peu de pouvoir - sont décisifs
Personnellement, je condamnerais franchement tous les transports aériens n'ayant pas de nécessité humaine, culturelle, éducative, ou d'approvisionnement. Combien de millions de personnes sont transportées chaque année pour simplement "supporter" (quand cela ne tourne pas mal...) des équipes sportives dans des pays lointains qu'elles ne prennent même pas le temps de découvrir... Il n'y a qu'à voir le boom du transport aérien pour comprendre que la Terre continue d'être agressée par des habitudes de transports complètement déphasées. Le tourisme dit "écologique" prend ici tout son sens. C'est avoir la vue vraiment courte que d'aller passer ses vacances sur les îles lointaines (à moins d'en être natif, ce qui est tout autre-chose...) juste pour se baigner et se dorer sous les palmiers en ignorant souvent complètement les autochtones, leur culture, leurs traditions...
Je condamne aussi les illuminations intempestives des villes à l'approche de Noël. Ne pourrait-on pas au moins se limiter aux quinze jours précédant cette fête et aux quinze jours qui la suivent ? Cela ferait un mois au lieu de deux (ou deux mois et demi parfois !) et ce serait plus que suffisant...
Je condamne enfin - pour me limiter à ces trois points - le gâchis des publicités en grand nombre sur papier, qui n'ont quasiment plus raison d'être à l'êre d'internet et des affichages électroniques, et qui continuent d'envahir nos boîtes aux lettres, constituant l'essentiel de l'acheminement des services postaux ! Ceci concerne hélas également les organismes de dons...
Que la recherche technologique permette de consommer de moins en moins pour une utilisation définie (ampoule, véhicule...) c'est très bien, mais si le résultat est que l'on consomme de plus en plus ces produits, le résultat ne va sûrement pas dans le bon sens !
Quand je vois le nombre d'appareils qui doivent rester en veille à longueur de temps, ou l'achat de plus en plus courant de systèmes de climatisation (un nouveau marché bien lucratif qui aggrave encore le réchauffement de la planète... je n'ai pas vraiment l'impression que ça aille dans le bon sens !
Se donner bonne conscience en utilisant les produits de "basse consommation" me semble être la tendance générale, souvent traduite en discours d'autosatisfaction par les politiques... Si la prise de conscience se fait enfin, cela ne suffit pas, car on se réfugie trop souvent derrière les "il n'y a qu'à"... ou "les autres" en se gardant bien de l'autocritique et de l'autoquestionnement...
Qu'on ne me reproche pas d'être contre le modernisme. Être moderne, c'est aussi et surtout savoir utiliser intelligemment les progrès merveilleux qui contribueront à sauvegarder notre planète le plus longtemps possible, et savoir vivre plus modestement en apprenant à se passer du superflu.
Ce n'est pas consommer plus, mais vivre mieux, en mesurant l'impact de nos choix. C'est apprendre à savourer toutes les petites choses, et ne pas prendre des risques pour satisfaire des plaisirs égoïstes et éphémères... mais je m'égare à rêver d'une société idéale.
Et pourquoi pas ?
Rassurez-vous, j'ai moi aussi un langage "Edudation à l'environnement" qui s'inscrit bien dans les missions éducatives de l'école. La prise de conscience est nécessaire, et sûrement insuffisante dans les familles... Mais cela ne m'empêche pas - comme beaucoup d'entre-vous je l'espère - de me poser toutes ces questions !
Christian Rau, Août 2007
(petite mise à jour 12/2014...)
Quand l'Education nationale abordera-t-elle ce sujet tabou ?
Ras
le bol de la déformation programmée des jeunes,
obéissant à une logique commerciale tout
à fait
irresponsable !
Il ne suffit pas de faire des leçons de morale aux enfants.
Après ce qu'ils ont vu chaque jour sur le petit écran de la télé ou de leur ordinateur, que valent nos mots?
Que vaut une intervention de quelques minutes dans un cours d’éducation civique, face à des heures de conditionnement totalement subi ?
De
Skyrock aux skyblogs, des sites
violents ou pornos regardés parfois en famille (!!!), des
"Star
Academy" aux autres "Iles de la tentation", les soi-disant
"valeurs" actuelles sont basées sur
l'égoïsme, l'argent facile, la délation,
la moquerie, l'irrespect, la loi du plus fort, l'abrutissement par des
jeux
vidéo totalement irresponsables, des vidéo-gags
d'un goût plus que douteux,
voire écoeurant !
Au nom
de la liberté de création et
de la libre entreprise, faut-il donc laisser s'insinuer
dès le plus jeune
âge dans les cerveaux toutes ces contre-valeurs,
sous le prétexte
que la distraction ne peut vraiment se faire que par ce biais ??
On
connaît le nom et la vie des stars
les plus perverses, mais on se moque totalement d'ignorer que c'est
Appréciant
les vrais progrès
techniques (et non
leurs dérives faciles et néfastes), je pense qu'on peut guider
plus
intelligemment les élèves (les jeunes en
général, et peut-être aussi leurs
parents) dans le sens initial du mot pédagogie,
vers des
occupations plus positives. Les émissions
intéressantes
ne manquent pas.
Thalassa, Vu du ciel de Yann Arthus Bertrand… pour ne donner
que
deux exemples
parmi tant d’autres, constituent des documentaires de
qualité, qui incitent à
la réflexion sur notre environnement et nos
façons de
vivre… Mais face au
déferlement médiatique des émissions
« à grande
écoute », l’enfant
est-il à même de les choisir si l’on ne
le guide
pas ?
Alors,
que faire ?
Je souhaite qu'on cesse de
baisser les bras face à
la médiocrité, et que
l’on combatte
enfin la liberté de créer n'importe quoi.
Je réclame l’exigence d'une
éthique dans tous les secteurs de l'entreprise
dite "culturelle", (médias, créateurs
de jeux vidéo, de jeux
télévisés etc.
On
pourrait juridiquement interdire (j'entends déjà
des cris d'effroi des
« soixante-huitards »
attardés…) la
télé-réalité
telle qu'elle est conçue jusqu'à
présent, qui ne porte aucune des valeurs
(respect des autres, curiosité intellectuelle...) que nous
aimerions défendre.
Il n'est peut-être
pas bon d'interdire, soit, mais
il serait sûrement judicieux de règlementer avant
qu'il ne soit trop tard. J'ai
bien conscience que mon discours paraît un peu
dépassé, mais je suis tout à
fait persuadé être dans le vif du sujet, et lancer
ici un débat qui devrait
absolument aboutir à une prise de conscience d'un
problème dont la solution ne
peut être trouvée dans la seule Education
nationale qui se voile constamment
les yeux devant cette triste et décourageante REALITE.
Quelle que soit la
méthode à adopter, il faudra un jour ou l'autre
qu'une Education nationale
digne de ce nom ait son mot à dire et agisse en ce sens,
pour soutenir
activement la nécessaire implication de toute la
communauté éducative. C'est
tellement facile, réforme après
réforme, de se lamenter sur des résultats qui
ne dépendent pas que d'elle, et de réclamer que
l'école passe son temps à
réparer les pots cassés !!
Face à cette
montée de la facilité, de la
compétition
malsaine, de la culture sous la ceinture, de l'irrespect et de la
violence
banalisée, je propose la création dans le cadre
même du Ministère de
l'Education Nationale, d'un comité
de
surveillance et de liaison avec toutes les entreprises culturelles.
Le socle commun de
connaissances est une initiative
louable, mais insuffisante face aux manipulations
mentales organisées par cette culture sans
éthique, commerciale,
et irresponsable.
L'école doit
arrêter de subir et de guérir les maux
fabriqués sciemment par la société.
Il serait bon de transmettre
des passions, de
réelles envies de découvrir et d'apprendre. Dans
ce fabuleux monde d'images,
les possibilités ne manquent pas, qui pourraient aider les
enseignants à
reprendre une confiance en leur mission qui s'étiole de jour
en jour.
C'est
justement ce que je m'efforce de faire au quotidien en
qualité d'enseignant
documentaliste dans mon CDI du Collège Chartreuse (voir le
site) en tentant de
guider les élèves vers des sites susceptibles de
les intéresser... et de leur
apporter repères et culture. Un travail de longue haleine,
et parfois
décourageant (lorsqu’on observe des attitudes
blasées…), quand on sait à quel
point et sur quelle durée les contre-valeurs que je
dénonce font leur chemin dans
la majorité des cerveaux...
A
ceux et celles qui reprochent à l’école
de ne pas suffisamment former à l’esprit
critique, je rétorquerai qu’il est bien
sûr souhaitable de laisser s'exprimer
les élèves quand le contexte le permet (nous le
faisons à chaque fois que cela
est possible, je pense), mais ça ne suffit pas, face
à la gigantesque armada
(extérieure à l'école !) de
robotisation des cerveaux, contre laquelle nous
n'avons le droit de ne rien dire.
Exprimer des idées en classe demande aussi et d'abord un minimum de repères culturels et de connaissances.
Les enseignants sont nombreux à demander aux élèves de s'exprimer, mais les rares élèves à y parvenir correctement sont justement ceux qui ne sont pas noyés et abandonnés dans cette soi-disant culture des jeux vidéo et de la télé-réalité.
Regardons la réalité en face, comme nous y sommes confrontés quotidiennement dans les collèges, et n'inversons pas les problèmes !
Le
jour où tout le corps enseignant sera
complètement découragé, il sera trop
tard...
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Décembre
2005 (à propos d’une publicité
trouvée dans un magazine hebdomadaire)
Forment ?
ou déforme(ro)nt ?
La
question va rapidement se poser lorsque les
publicités de ce type auront fait de nouvelles
victimes !
Alors que
nous essayons dans les collèges d’apprendre
à voir, à
lire les images, à lire des paysages, d’autres ne
pensent pour se faire du fric
et à
transformer nos chères « têtes
blondes » en robots dociles, obéissant
non plus au doigt et à l’œil, mais
à la publicité et au « dieu
Ecran », en
tentant par dessus le marché (je choisis mes
mots !) de
donner bonne conscience aux parents qui se laisseront abuser.
Je vous
laisse juger par vous même…
(N’oubliez-pas de lire le
texte extrait de cette publicité !)
Conclusion :
pourquoi encore voyager quand on peut si « bien » découvrir le monde sur son (petit) écran ?
Etats
d’âme…
dimanche 29 mai
2005 : ce soir, je suis profondément triste
pour l’Europe et pour les perspectives de la
démocratie…
Peut-être
me
suis-je trompé, mais je crains bien que non…
L’optimisme
reviendra, mais quand ?
Fin décembre 2005, il faut encore y croire, mais l’Europe (ou l’idée européenne) se porte plutôt mal. La dictature des affaires se développe, sans rencontrer une opposition qui aurait pu s’organiser avec les nouveaux moyens proposés par la défunte constitution. Pour avoir voulu rejeter le mauvais comme le bon, nous avons gardé le mauvais, mais nous n’avons pas encore le bon ! cqfd
Pourquoi
j’ai voté oui au
referendum : voir texte
ci-dessous !
Du
non
au oui !
Comme
beaucoup de
français, j’ai d’abord réagi
négativement à l’annonce du
référendum pour
l’adoption du traité établissant une
constitution
pour l’Europe.
Je
pensais à
Giscard, aux râtés de l’Europe, au
chômage et aux délocalisations…
probablement
influencé par une mise en scène assez primaire
– relayée et amplifiée par les
médias – du mécontentement
général, face à l’un des
gouvernements les plus
maladroits (pour ne pas dire les plus nuls !) que nous ayons
connus.
La
lecture un peu
plus attentive d’un certain nombre d’articles
– particulièrement des première
et deuxième parties – a commencé
à faire vaciller ce rejet – un peu primaire,
il faut bien l’avouer – et à me faire
douter. Les avancées en matière de droits
sociaux et humains n’y manquent pas !
A
suivi une phase de
funambulisme, comme les sondages, sur la fil des 50%-50%.
Devais-je
voter
blanc ?
Mettre
un oui et un
non dans l’enveloppe ? Un oui pour la construction
européenne à laquelle
j’ai toujours cru, et un non à la
troisième partie : ce libéralisme
économique inhumain qui semble vouloir tout
régir ?
Les
commentaires de
chaque côté m’ont longtemps
semblé excessifs dans le rejet comme dans
l’optimisme béat, et je pense que seul
l’avenir sera vraiment juge du «qui
avait raison ? ».
Tout
texte est
sujet à interprétation, et toute
interprétation repose pour une bonne part sur
la subjectivité. Pas assez de temps pour
décortiquer un par un les articles. Il
faut donc bien se fier aux commentaires plus ou moins
éclairés de nos meilleurs
politiciens. Certes, pas ceux qui dramatisent tout à
outrance, partisans du oui
comme du non, mais ceux qui , dans l’éclairage de
l’histoire, dans la
hiérarchie des valeurs, dans la raison et la
responsabilité des propos, savent
trouver des arguments justes et incontestables.
Fin
avril,
contournant l’agglomération strasbourgeoise, en
route vers l’Allemagne, un
panneau retient brusquement mon attention : -> Parlement
européen.
Ce
simple panneau a
agi dans ma tête comme un déclencheur.
Quoi ? La France, qui a la chance
d’héberger le Parlement européen, qui a
œuvré pour le mériter, pour le
conserver… cette même France voterait non au
projet d’établissement d’une
constitution européenne ? Cela m’est
apparu comme tout à fait impensable
et dramatique. Cela m’a incité à me
pencher davantage sur le texte, et à
écouter plus attentivement les tenants du non comme ceux du
oui.
Et
là, la réalité
s’est présentée toute crue, dans toute
son évidence.
Voter
non, c’est montrer
une volonté de renégocier. Soit.
Mais
renégocier
quoi ? Avec qui ?
Nous
ne pouvons
plus renégocier le libéralisme dans lequel nous
sommes bel et bien entrés depuis
longtemps, nous devrons par contre l’aménager, lui
apporter des contre-pouvoirs
européens, et cela ne pourra que mieux se faire dans le
cadre d’une Europe
dotée de cette constitution.
Négocier
avec qui ?
J’imagine mal un concensus Fabius
–
Besancenot – Le Pen – De Villiers –
Buffet. Il ne suffit pas de faire du
populisme à la De Villiers, défendant brusquement
les fonctionnaires (étonnant
de sa part !) pour les récupérer
électoralement… Les raisons du refus sont
souvent diamétralement opposées.
Mais
on ne peut pas
renégocier non plus à un seul pays.
Veut-on
renégocier
en compagnie des tenants du non dans d’autres pays
européens ? Haider en Autriche ?
Le PDS et les Bavarois conservateurs en Allemagne ?
Une
chose est sûre :
de hautes personnalités britanniques très
liées à Monsieur Bush ne se sont pas
cachées d’annoncer qu’elles se
réjouiraient de la victoire d’un non au
référendum français. Une crise dans la
construction européenne leur donnerait
les mains libres pour mener sans aucun contrôle, et pendant
des années, une politique
très, très libérale !
Quelles
armes
aurions nous face à une telle politique ? Quasiment
aucune sans le cadre constitutionnel
proposé.
Les
avancées
existent. Des groupes dépendant des syndicats et de
tendances progressistes ont
participé à l’élaboration
des textes des deux premières parties, dans
lesquelles l’affirmation des droits de l’homme, de
l’égalité homme-femme, du
droit au travail, du droit de grève et de bien
d’autres droits ont été
arrachés,
parfois de justesse, mais qui figureront bel et bien dans la
constitution.
Des
analyses très
construites menées par des personnes de diverses
sensibilités (vert, centre,
socialistes) m’ont convaincu, contrairement aux caricatures
parfois très
mensongères brandies par des partisans du non.
C’est
un pari, bien-sûr
, car l’Europe sera bien ce que nous en ferons.
On
a trop tendance
à ne se cristalliser que sur les points négatifs.
Ces évolutions négatives
liées à des traités plus contestables
(Maastricht) pourront enfin être
corrigées – si nous faisons ce qu’il
faut bien-sûr – dans le cadre des nouveaux
pouvoirs qui seront accordés (je pense aussi aux initiatives
populaires).
Si
nous disons non,
nous risquons fort de patauger pendant des années dans des
conflits politiques
inextricables, en n’ayant aucun moyen de nous associer avec
les autres forces
politiques, syndicales, écologistes et humanitaires qui
auraient pourtant eu tout
pouvoir de construire ensemble une Europe plus juste.
Je
pourrais encore
en écrire des pages, pensant à tous les
financements – souvent invisibles – qui
permettent aux régions de l’Europe de
s’équiper, de promouvoir des énergies
nouvelles, aux étudiants d’effectuer des stages ou
des études dans les divers
pays d’Europe… Sans parler de
l’exception culturelle qui serait vraiment
totalement compromise par un non, donc par une crise
européenne majeure.
L’économie
libérale
existe, que nous le voulions ou non.
Nous
devons l’aménager
et la canaliser pour éviter les dérives
catastrophiques que nous connaissons
actuellement.
Ne
la laissons pas
s’engouffrer dans la brèche d’un non.
Un
non
compréhensible, mais un non insuffisamment
réfléchi. Un non finalement irresponsable.
Dimanche
29 mai
2005, en toute conscience, je voterai OUI !
Christian
Rau, Saint-Egrève, le 23 mai
2005
Des coups
de colère !
Les coups
de colère font partie de ma
nature, si calme en apparence.
En cette fin
d’année 2004, je dois admettre que la logique
commerciale et financière régit plus que jamais
notre monde, et que nous autres
enseignants, avons bien peu de poids face à aux
détraqués qui règnent en
maîtres sur les médias.
L’énergie
que j’ai investie dans mon métier ces derniers
mois
m’a ôté le temps nécessaire
à la
rédaction d’une analyse posée de la
situation.
A l’heure où une réflexion est
menée sur un
« socle commun de
connaissances » à acquérir
avant la
sixième, je m’aperçois qu’on
continue
de privilégier l’ordinateur comme un but en soi
dès
le plus jeune âge. (et non
comme un outil dont l’indispensable maîtrise sera
plus tard
validée par notre
« B2i », une excellente
initiative de l'Education nationale !)
Résultats,
à vivre quotidiennement dans la
réalité du
Collège :
des
élèves qui cliquent partout sans prendre le temps
de lire ce
qui apparaît sur un écran, et qui prennent pour
argent comptant (l’expression
est de mise…) tout ce qu’on trouve sur nos chers
écrans, au détriment de ce
qu’on trouve dans les livres.
Des
élèves qui, dans leur grande majorité
en sixième, ignorent
ce qu’est une règle de trois, ignorent
qu’un mètre est égal à 100
centimètres,
qu’un kilomètre est égal à
1000 mètres… et auxquels on va demander par
ailleurs
(Sécurité routière) de calculer une
distance de freinage d’un véhicule !
Des ordres
de grandeurs totalement incompris, alors que la
recherche de chiffres est exigée dans des exposés
de toutes matières…
Des
repères historiques faussés : dans le
cadre d’un IDD
sur des seigneurs du Moyen Âge, des
élèves de 5ième
ont
tranquillement imaginé leur seigneur en train de
téléphoner…
Un "bon"
élève de 4ème
m’a demandé ce que voulait dire
« satisfaction »…
Quand on
voit la difficulté des épreuves de
sélection qui
attendent les futurs étudiants, que de vides de
connaissances de base à combler
…
Ne parlons
pas de la discipline et de la faculté
d’écoute de nos
petits sixièmes : un cauchemar cette
année pour tous leurs professeurs
sans exception. Rien ne leur fait peur. Un conditionnement par des
radios et
télévisions totalement irresponsables, sachant
que nous sommes là – comme
toujours – pour réparer les
dégâts d’une
société qui fuit ses
responsabilités !
En un trimestre, prise en mains bien modeste a pu être obtenue, mais au prix de quelle fatigue. Si la situation continue d’empirer (ce qui est déjà annoncé pour l’an prochain…) qui dans quelques années acceptera encore le métier d’enseignant ? A moins de nous attribuer un rôle d’assistant pédagogique de logiciels… un rouage de plus vers une robotisation de la jeunesse qui n’en sera que plus docile face au nouvel ordre du monde ?
Voir
aussi mon coup de colère
précedent sur les "Dangers
de l'AAO"
C. Rau, le
29/12/2004
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Christian
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Des dangers
de l’AAO*,
Texte
revu en mars 2004
ou
De l’urgence
d’un grand débat de société
*analphabétisation
assistée par ordinateur…
Quand
reconnaîtra-t-on enfin les dangers,
dans une société en perte de repères,
d’une utilisation trop précoce - et trop
aléatoire - d’une informatique jetée en
pâture à nos enfants sans réflexion
préalable et sans préparation ?
L’utilisation de cet outil, devenu
pratiquement indispensable, demande pourtant beaucoup de
réflexion, de
l’organisation, de la responsabilisation, une
éducation préalable, et surtout
un cadrage !
L’informatique
doit cesser d’être une fin en
soi.
Savoir
« cliquer » sur un lien ou
une touche clignotante n’a rien de l’intelligence.
Cette action relève tout au
plus du développement d’un réflexe
automatique, d’un conditionnement qui
– intervenant dès le plus jeune âge - pourrait
menacer de robotiser peu à peu l’être
humain en l’asservissant.
Nous avons pourtant
entre les mains un
outil merveilleux qui peut, et qui doit, (s’il est
utilisé correctement) être un prolongement de
notre
intelligence,
permettant de réaliser des opérations
que nous ne savons pas
faire, que nous ne pouvions pas faire par le passé, ou dont
nous avons
peut-être parfois perdu la maîtrise.
Quand
je vois ce que le graphiste et
sculpteur néerlandais M.C. Escher a
été capable de concevoir et de produire en
son temps, sans recours à l’informatique, et ce
que l’on a tenté d’imiter avec
les moyens sophistiqués actuels, je pense que
l’ordinateur aura bien du mal à
nous faire égaler le savoir-faire créatif
d’un tel génie.
Conditionner
l’enfance dans un monde de clics
et d’images virtuelles me semble constituer une dérive
bien préoccupante
du pouvoir informatique. Pourtant, les utilisations
indéniablement positives de
ces technologies ne manquent pas, Informatique documentaire, Conception
ou Production
Assistée par Ordinateur,
programmes infiniment compliqués embarqués dans
les lanceurs et sondes
spatiales, reconstitution de chefs d’œuvres
architecturaux du passé (en trois
dimensions), modélisation
de phénomènes
atmosphériques…
L’informatique
n’a pas fini de nous étonner,
et elle est en cela tout à fait indispensable. Il est donc
normal qu’elle
séduise. Ce n’est pas l’informatique que
j’accuse. C’est son utilisation
souvent discutable.
Des
parents se culpabilisent s’ils n’offrent
pas une console de jeux vidéo ou un ordinateur à
leur enfant : il ne
faut surtout pas que l’enfant se sente
« à part » de cette
évolution
technologique, donc frustré par rapport aux
autres ; il faut qu’il clique
comme les autres pour « développer sa
personnalité » ( ah!
bon ?) Je me demande si des images pré
mâchées - aux couleurs
souvent criardes - peuvent développer la
personnalité…
Résultat tangible
dont je dois faire les
frais quotidiennement à mon travail (le CDI d’un
Collège) : des élèves
incapables de retenir leur attention, qui vous regardent avec des yeux
hagards
(parfois ceux des bovins regardant passer un train), qui cliquent sur
tout ce qui bouge
et veulent « faire
de l’ordinateur »,
« aller sur
internet ». Pour quoi
faire ?
Ils ne le savent pas, mais ils le
« font ».
Ils
s’imaginent, en plus, tout savoir,
puisque l’image de l’ordinateur est
censée être une image de
vérité, bien
davantage que les images que nous aimerions les aider à
construire dans leur
esprit. Je le constate chaque jour : une information (ou une
définition)
lue sur internet leur paraît revêtir plus de valeur
qu’un livre documentaire,
qu’un article de périodique ou
d’encyclopédie !
Les
recherches dans le dictionnaire sont bien
fastidieuses, alors que l’écran vous offre une
réponse toute digérée. A peine
l’écran est-il là que l’on
est prêt à l’imprimer avant
même de l’avoir
lu ! Le
cas échéant, on reste
actif en recherchant frénétiquement une case
virtuelle sur laquelle on va
pouvoir cliquer. Les exposés vont
bientôt revenir à la simple impression
de pages internet qu’on ne prend même pas le temps
de lire et de comprendre. Et
certains de s’extasier : mais c’est
très bien ! En voilà un beau
travail. Allez, les autres, allez sur internet,
faites-nous vous aussi
un beau dossier ! (pré
mâché…). De ce
point de vue, il est bien évident que de nombreux
enseignants
ont aussi besoin d'une formation solide sur le bon
usage
des TICE....
Les images ne sont pas lues : elles sont consommées.
On
va sur le site de Nike pour faire
défiler des paires
de chaussures, sur le site de Fun Radio ou de Skyrock
pour
retrouver les inepties à la mode, qui permettent de
« s’affirmer ».
On veut y retrouver les vedettes construites sur le
« fric facile »,
comme celui qu’on gagnera sans doute à ne rien
faire, pense-t-on…
Si
on ne réussit pas, c’est de la faute aux
professeurs et au système scolaire qui est
« incapable de
s’adapter »
S’adapter,
d’accord mais s’adapter
à quoi ?
S’adapter à
« ça »
qu’on appelle la
« culture », et que plus personne
- même les
intellectuels "soixante-huitards" (attardés...) -
n’ose remettre en question,
puisque c’est l’évolution dite
« normale » de la
société et qu’ils
risqueraient de traumatiser leur progéniture en
s’opposant à ce conditionnement
si épanouissant… C’est si facile de
laisser les enfants se débrouiller avec
« ça » pour
être tranquille et se donner bonne conscience. Je ne peux
m’empêcher de qualifier cette démission
(c’est une démission ! ) de comportement
irresponsable.
Les
applications merveilleuses de
l’informatique existent pourtant au service de
l’éducation, dont l’une des plus
performantes concerne la circulation de l’information et des
idées, et la
recherche documentaire.
Encore
faut-il pour cela maîtriser le
langage, le mot
tout simplement, et ses règles (le
respect
par exemple) ce qui est loin d’être le cas.
Il
suffit d’observer des échanges de courrier
sur « mékefer »
(Mômes.net) pour
constater les dérives du langage et
de son contenu ! On ne peut que s’arracher les
cheveux en
pensant au
travail que les collègues professeurs de français
–
parmi les plus dévoués –
doivent fournir pour apprendre à ces mêmes
élèves à s’exprimer dans un
français
correct. Une collègue m’a
rétorqué
récemment qu’un élève savait
bien dans quel
registre il se trouvait et que par conséquent ce
n’était pas gênant. Certains
élèves sont certainement capables de cette
distinction,
mais je n’ai aucun
doute là-dessus : il sont une minorité.
Chez les
autres les dégâts sont
bien réels.
D’un
côté l’école cherche
à créer des
repères. De l’autre, l’utilisation
anarchique de l’internet et du courrier
électronique peuvent détruire ces mêmes
repères, ou les empêcher de se
constituer !
Si
l’éducation est condamnée à
se réduire bientôt
à de tels comportements, à de tels
égarements, et que tout le monde s’en
contente, je préfèrerai (si je le peux) renoncer
à mes missions et exercer un
autre métier.
Tout
progrès technique n’est pas
obligatoirement une victoire sur le Progrès. Qu’on
ne m’accuse pas de refuser
le progrès, car je connais suffisamment
l’informatique pour avoir suivi et
accompagné depuis plus de vingt ans les divers
perfectionnements des logiciels
documentaires, bases de données et recherches en ligne, et
je maîtrise de mieux
en mieux la gestion et le traitement de l’image
numérique. Si j’ai pu me former
à ces techniques - en grande partie en autodidacte -
c’est parce-que je
possédais au préalable la maîtrise de
l’écriture, les méthodes de recherches
classiques, le dessin, la photo, le geste aussi…
J’ai
eu l’occasion de montrer comment tirer
parti de l’image numérique pour saisir des
ambiances, des couleurs, pour faire
passer un message. Tout ceci ne peut se faire cependant que dans la
foulée
d’une éducation au
« savoir voir », qui ne
s’acquière qu’après
un certain entraînement, en s’éloignant
de toutes ces constructions virtuelles
qui viennnent brouiller la perception des
réalités.
Cette
éducation à l’image est
un préalable
à la maîtrise des nouvelles technologies de
l’image. Le traitement de texte,
internet, les messages électroniques, peuvent être
autant de vecteurs de
notre intelligence si celle-ci s’est - avec nos
perceptions - développée et
aiguisée au préalable. C’est alors - et
alors seulement - qu’on apprécie
le progrès dans ce qu’il peut
réellement nous faire progresser, en nous
apportant des libertés supplémentaires !
Arrêtons
de mettre la charrue avant les bœufs
et de faire de ces conquêtes technologiques une fin
en soi, sans se donner
les moyens de les maîtriser et de les faire
maîtriser pour ce qu’elles
apportent de meilleur.
Réveillons-nous !
L’Education
Nationale doit enfin pouvoir mettre le nez dans les
phénomènes de mode, la
commercialisation de la culture,
l’irresponsabilité de trop nombreux parents et le
détournement d’un progrès technique
à des fins mercantiles et avilissantes, et
non s’y « adapter »
passivement en les intégrant sans discernement.
L’éducation
exige des bases solides :
savoir
lire, savoir écouter, savoir respecter,
savoir apprendre, savoir voir et savoir faire, avant
d’utiliser pleinement les
possibilités créatrices des Nouvelles
Technologies. Les
établissements scolaires ne doivent pas être le
lieu où
l’on passe son temps à panser les plaies
d’une société malade sur
laquelle
l’Education Nationale n’aurait pas son mot
à dire.
La
liberté doit-elle tout digérer
pour
s’affirmer ? Doit-elle digérer
des conditionnements télévisuels
incitateurs de violence, ou encore de l’expression
irrespectueuse d’autrui (le
langage Skyrock ou Funradio,
l’incitation à l'infidélité
etc. ) ? Doit-on, au nom du progrès,
accepter sans réserves la
télé
« poubelle » ? Le
voyeurisme ? La dictature de
l’argent ? Pourquoi pas le reniement de notre propre
existence ? Que
ferons-nous lorsque nous aurons devant nous une génération
de jeunes robots
humains capables de gober tout ce qu’on leur
assène ? Les jeunes sont-ils
conçus pour être de simples rouages
d’une machine économique
débridée que nous
refusons de contrôler ? Où
sont les commissions d’éthique ?
Mais
je m’égare en abordant là –
au-delà des
clivages politiques traditionnels – un véritable débat
de société…
Sommes-nous
enfin prêts à le lancer ?
Christian
Rau, le 8
novembre 2003
(début
du débat sur
l’avenir de l’école…)
texte
revu et modifié
le 6 mars 2004
Peu de réactions à noter à ce jour.
Quelques personnes semblent partager mes craintes.
Des collègues ont imprimé ce texte, et apparemment approuvé, sans pour autant réagir. J’ai argumenté certaines réactions depuis mon premier texte, sans en changer la substance.
Je persiste et je signe et il n’est pas trop tard pour me faire part de vos remarques, suggestions, désaccords.
Si
vous approuvez ces réflexions, merci de
bien vouloir les diffuser en envoyant en
« lien » l’adresse de
cette
page.
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Christian
Rau
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Changement
de millénaire
(faut-il
en rire ?)
(signes
des temps ?
pour ma
part je préfère les cygnes
d’étangs…)
Une
famille s'apprête à fêter l'An
2000 : "Tu vas voir, c'est génial, on
va s'éclater !
Achat
de plats superflus, d'huîtres douteuses (gastro garantie), de
vins de renom
pour faire semblant d’être un œnologue de
premier rang, quand
ce n’est pas la dernière piquette
millésimée 2000…
Achat
d'un téléphone portable pour pouvoir
prévenir toute la famille que l’autobus va
avoir 3 minutes de retard (c’est absolument
horrible !) – Coût :
officiellement : un franc. (Hors communications…
mais l’écran et ses
gadgets suffisent peut-être ? Pour le
reste : attendre les
factures (numériques…) !
Achat
d'un « multimédia »
avec internet... pour jouer au
"solitaire"... et
« t’chater » (coman sa
va ? il fé
tré bo…) coût : 12 000 F
Visite
d'une station de ski gonflable au Palais de
Chaillot : le commentateur
de "radio-bogue"
"mais
on attend encore 500 tonnes de neige,
actuellement bloquées
par les
intempéries dans les cols des
Pyrénées...
(NB :
je n’invente
rien !)
Enfin, on oubliera un moment les
guerres, la grève
des transports, la nouvelle tempête dévastatrice,
la marée noire, le SIDA et le dernier
« bogue » :
une
arrière grand-mère de 104 ans a
été convoquée à
l'école maternelle (ou pour une
vaccination infantile... )
En
ce 1er janvier 2000,
on est
exténué, malade, déçu,
endetté, découragé, mais ça
ne fait rien :
Commentaire
à la télé :
« Fête
inoubliable... mais il faudra remettre
ça l'an prochain, car mathématiquement, la fin du
millénaire, c'est le 31
décembre 2000 !! »
(...)
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Christian
Rau
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La route "in"
La route s'allonge. Dans les
virages, la lumière
blafarde des phares me saoûle.
Tels des requins
derrière leurs rémoras, des
voitures collent l' arrière train des véhicules
qu' elles suivent.
Elle semblent puiser leur
énergie dans le pot d'
échappement qui les précède.
S' il reste un espace de libre
devant moi : vite,
elles le comblent : c'est que l' asphalte est chère !
Soudain, elles bondissent pour doubler nerveusement
l' obstacle qui leur fera perdre quelques secondes sur le
trajet. Calmement,
posément, je les rejoins au carrefour suivant.
Quelques secondes d'avance
valent-elles une vie
détruite ?
Une conduite "macho" est-elle
preuve de
bon sens ?
Tout est fait pour les brutes.:
La pub et ses femmes putes
Prêtes à
s'acheter un homme pour s' acheter une
conduite.
Les airbags pour les riches et
la caisse renforcée
pour foncer comme un tank, tuer sans se tuer.
C' est le fric qui
protège
Les pauvres n'ont
qu'à s’ ranger s'ils ne veulent
point périr.
Sécurité
routière ? Sectarité grossière !
Place aux "surhommes " et aux
"superwomen"...
Le cylindre est roi, la bagnole
fait le Prince.
Que le plus malin gagne ! On
prévient : gare aux
flics !
Entre tueurs, faut s'
défendre : solidarité des
chauffards ! L'appel de phares a remplacé celui du 18 juin !
Accident grave ? " Mais c'est
l'destin ,
voyons ! ", ou la faute à l' Etat...
Faut renforcer les routes comme
le circuit du Mans.
Pas le droit d'
hésiter, de s' promener, de vieillir
:
même les
handicapés n'ont qu' à bien se tenir !
Faut s' blinder, on sait bien
...
C.
R. - Octobre 1996
(en
revenant de Beaurepaire…)
A
cet inconnu
A
cet inconnu qui,
toute
douleur enfouie,
patiemment,
gentiment,
soupèse
ses journaux qui chantent la misère,
demande
un peu d' argent
pour
adoucir sa vie
et
celle des sans abri...
Immensité
du magasin
Et
l' air pressé des acheteurs
Anniversaire
de grande surface
Publicité
dans toutes les boîtes
L'
ach'teur de boîtes n' a plus de coeur :
une
boîte à la place du coeur
L'
économie remplace l' esprit
Le
miséreux bien sympathique
Qui
tous les jours fait le pied de grue
A
l' entrée du grand magasin
En
vain cherche un mot, un sourire
Sur
le visage des gens pressés...
Pressés
de découvrir
La
promotion, l' offre du jour
Mais
sûrement pas l' amour
Du
prochain sans-amour,
Du
prochain sans abri
Du
prochain sans le sou
Un
geste, un petit geste
N'
est pourtant pas grand chose
Pour
celui qui le donne
Mais
un geste apprécié
Par
celui qui n' a rien,
Rien
que le désespoir
D'
avoir perdu sa place
Dans
une société
Dont
la règle est : gagner
Gagner
à perdre haleine
Gagner
les poches pleines
Même
des "achats gagnants"
Sont
possibles à présent
Pour
un pouvoir d' achat
Qui
ne veut plus rien dire
Trop
soucieux de ses comptes
On
ne se rend plus compte
De
ce que nous racontent
Tous ces laissés-pour-compte...
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